PVT Canada

Fermont #1

Première semaine de déplacement à Fermont. Quelle aventure !

Déjà rien que pour y aller c’est quelque chose ! J’ai commencé par aller à l’aéroport de Saguenay-Bagotville, à environ 25min de chez moi en voiture. Étant habituée des gros aéroports, je suis arrivée bien (trop) en avance. Là j’ai découvert un tout petit terminal, pas plus grand qu’un hall de petite gare d’autobus. J’ai embarqué dans un premier avion, d’une capacité d’environ 30 passagers (plus petit qu’un bus !). Un avion avec des hélices en plus ! Là c’est aussi bien différent des avions grandes lignes car la cabine des pilotes n’est pas fermée et il n’y a pas d’hôtesses/stewards.

Le premier vol (sur 3 ! ) était de Bagotville à Baie Comeau. À Baie Comeau, quelques passagers ont débarqué mais comme j’allais jusqu’à Sept-Îles je suis restée à bord. Le deuxième vol, vous l’aurez deviné, c’était Baie Comeau jusqu’à Sept-Îles. Ce qui est vraiment impressionnant dans ces petits avions c’est le bruit des hélices et la vibration que ça entraîne dans l’avion. Le troisième vol : Sept-Îles à Wabush (un aéroport à mi-chemin entre Labrador city et Fermont) s’est fait dans un avion un peu plus gros (environ 50 passagers je pense) mais toujours à hélices, avec hôtesse de l’air cette fois ci !

On m’avait dit « Claire, j’espère que tu as le cœur bien accroché » !  En effet, heureusement que j’ai le cœur bien accroché (au contraire de mon voisin sur le troisième vol… 🙄) car les turbulence se font bien ressentir !

Arrivée à Wabush, dans la province du Labrador, une collègue est venue me chercher avec son gros pickup pour m’amener à Fermont. La route est bordée de forêt d’épinettes (différent des sapins mais je ne sais pas encore en quoi) et de lacs, c’est vraiment le Canada comme on l’imagine. La particularité supplémentaire c’est qu’au Tim Horton, il n’y a que des pickups au drive-in.

Fermont est la ville la plus en altitude du Québec, elle culmine à 600 mètres d’altitude (deux villes se sont battues pour ce record mais c’est Fermont qui n’était pas dans la course qui a remporté ce titre). Pour les savoyards ça doit paraître peu, mais de n’avoir jamais vécu en altitude j’ai senti la différence.

Comment décrire Fermont ? C’est une ville minière qui a été construite dans un « mur ». Un immeuble long d’1,3km et composé d’habitations, école et commerces (et d’un bar d’une certaine réputation 🙄 …). Ce mur a été construit afin de protéger la ville du vent froid (ça vous donne une idée des températures hivernales) . C’est une ville où il y neige tous les mois (oui vous avez bien lu TOUS LES MOIS). Même en août, juste moins souvent et ça ne tient pas. Cependant j’ai eu la chance pour ma première visite d’avoir la canicule où il a fait 25° pendant une journée (et le lendemain 18°). J’y retourne en septembre et on m’a dit d’amener un manteau et ma tuque ! Peut-être que j’aurai de la neige ! 

À l’entrée de cette ville un camion trône fièrement. Un engin énorme et pourtant pas des plus gros. Cet engin de 190 tonnes est exposé car il a battu le record de longévité (105 630 heures – dans le grand nord on ne coupe pas les moteurs des gros camions sinon ils ne redémarrent pas en hiver – soit 90% de l’année).

J’ai logé dans une « venelle », il s’agit de petits immeubles perpendiculaires au mur, donc toujours bien protégés du froid par le mur.

J’ai eu une visite de la caserne de pompiers et j’ai eu la chance de rencontrer le maire ! On m’a vraiment sorti le tapis rouge !

Les autres particularités de Fermont ?

Quand les habitants vont en dehors de Fermont ils disent souvent qu’ils vont « en bas ».
Il y a des habitants à l’année et des « fly in fly out » (les « fifo »), des travailleurs qui viennent pour 14 jours puis repartent 14 jours « en bas ».
Il y a un bar à danseuses, pour divertir les gars de la mine…

La semaine est passée à folle allure avec une ambiance vraiment chaleureuse et des grosses journées.
Je suis repartie de Fermont le vendredi, avec une premier vol jusqu’à Sept-Îles. Puis deux vols dans un avion 15 places, encore plus petit qu’à l’aller, de Sept-Îles à Bagotville en passant par Baie Comeau où je suis restée à bord.

Hâte d’y retourner pour visiter la mine, grimper le Mont Daviault, voir le lac gelé, faire du skidoo (motoneige), du traîneau à chiens et…. voir des aurores boréales !

Et travailler évidemment !